On se sort la tête des nuages : retour à la terre

Le cloud a profondément marqué le paysage technologique en apportant une flexibilité nouvelle aux déploiements. Il est maintenant possible d’ajouter des machines « à volonté » à un parc de serveurs en quelques secondes en fonction de la charge. La quantité de ressources disponibles chez les fournisseurs cloud est telle qu’ils arrivent à combler presque n’importe quelle demande des plus grandes organisations.

Le cloud permet également de profiter d’outils robustes, déployés et maintenus par des équipes spécialisées dédiées. Ces outils, en retour, sont conçus sur mesure pour s’intégrer parfaitement à l’écosystème du fournisseur cloud.

D’un autre côté, tout comme on dit qu’on confond souvent nos qualités et nos défauts, il y a un coût important à ces avantages. Derrière la stabilité et l’élasticité promise, on trouve des coûts élevés et une difficulté de migrer d’un fournisseur cloud à une autre solution. Il existe des méthodes permettant de naviguer d’un fournisseur à l’autre à une solution auto-hébergée mais l’effort requis est généralement très important. Comme ce n’est pas dans l’intérêt capitaliste du fournisseur cloud de favoriser la portabilité des solutions qui y sont déployées, la qualité et le support de ces outils sont moindres, c’est naturel et logique.

Cependant, la dernière décennie a vu naître une communauté vibrante cherchant à résoudre ce double problème de centralisation et de dépendance au fournisseur.

D’abord, comme ils l’ont déjà fait quelques fois auparavant, Google a décidé de publier Kubernetes comme logiciel libre en 2014. C’est la stratégie que les grands adoptent lorsqu’ils sont en retard sur un courant technologique : Chromium comme version libre de Google Chrome pour pénétrer le marché des navigateurs dominé par Microsoft, LLaMa de Meta pour le marché des LLM, VSCode de Microsoft pour celui des IDE, etc. La liste est longue.

Vers les mêmes années, la cryptomonnaie commence à faire parler d’elle : la technologie de la blockchain permet de stocker de façon sécuritaire et distribuée des informations sensibles.

On voit aussi l’avènement du « Edge Computing » en complément du cloud, centralisé par défaut. Le Edge permet aux compagnies qui fournissent des services web à des utilisateurs répartis partout sur le globe de rapprocher le service ou les données du client pour réaliser des économies substantielles en bande passante ainsi que des gains de performance, de résilience et de sécurité majeurs.

Aujourd’hui, des compagnies comme YouTube ou Netflix, des technologies comme les véhicules autonomes ou les villes intelligentes doivent nécessairement se déployer sur des points rapprochés des utilisateurs pour offrir un service de qualité, suffisamment performant.

En prenant un pas de recul, c’est plus qu’évident : il est plus efficace de livrer du contenu à un utilisateur à proximité qu’à distance.

Lorsqu’on y pense un peu plus, on en vient à dérouler une liste effarante d’avantages majeurs à restructurer le cloud d’une manière décentralisée et rapprochée des utilisateurs :

  • Augmentation de la performance
  • Réduction de l’énergie utilisée pour acheminer les données
  • Réduction de la charge sur les réseaux à longue distance et les échanges internet majeurs
  • Croissance des réseaux naturellement calquée sur les infrastructures existantes
  • Distribution de la charge sur plusieurs endroits géographiques
  • Réutilisation de la grille électrique existante
  • Production d’énergie de manière distribuée, là où elle peut être réutilisée de toutes les façons possibles
  • Multiplication des sites de relèves possibles
  • Augmentation de la robustesse de la grille par la maturation des technologies reliées
  • Résilience de la grille aux attaques distribuées ou militaires (faire sauter 10 centres de données en même temps c’est possible, en faire sauter 10 000 c’est immensément plus difficile)

En trois mots, créer un « cloud distribué » que nous appelons Mycélium, qui est une solution d’hébergement à la fois plus performante, plus résiliente et moins chère que les autres modes de déploiement du passé. En forgeant un futur informatique plus performant, résilient et économique, Mycélium incarne l’évolution vers un cloud distribué, libérant les organisations des contraintes centralisées du passé.

Nous explorerons les différents aspects du problème dans une série de posts à venir dont :

  • La gestion de données sur le Mycélium
  • Comment les Micro-Centres de Données fonctionnent
  • Quels logiciels fonctionnent avec Mycélium
  • Comment déployer une application complexe sur Mycélium
  • Comment déployer une application simple sur Mycélium
  • Qu’est-ce qui est à refaire pour supporter une infrastructure aussi différente?
  • Comment déployer un MCD Mycélium pour mon organisation?
  • Pourquoi est-ce que Mycélium est moins cher?
  • Pourquoi est-ce que Mycélium est plus performant?
  • Pourquoi est-ce que Mycélium est plus sécuritaire?
  • Comment la maintenance fonctionne dans un réseau hautement distribué?

Par :
Jean-Gabriel Gill-Couture
Fondateur de NationTech et passionné d’optimisation des technologies


Search

Popular Posts

  • On se sort la tête des nuages : retour à la terre

    Le cloud a profondément marqué le paysage technologique en apportant une flexibilité nouvelle aux déploiements. Il est maintenant possible d’ajouter des machines « à volonté » à un parc de serveurs en quelques secondes en fonction de la charge. La quantité de ressources disponibles chez les fournisseurs cloud est telle qu’ils arrivent à combler presque n’importe quelle…

Categories

Archives